Un pas décisif vers la transition énergétique
Lors de la clôture de la COP28 à Dubaï le 13 décembre 2023, un accord inédit a été adopté. Pour la première fois dans l’histoire des Conférences des Parties (COP), les 195 pays membres sont parvenus à un consensus sur la mention des combustibles fossiles et leur réduction progressive. Cet accord représente une étape majeure dans la lutte contre le changement climatique et témoigne de la volonté des nations du monde entier d’unir leurs forces pour sortir progressivement du pétrole, du gaz et du charbon.
Une coalition internationale déterminée
Les pays dits « ambitieux », tels que ceux d’Europe, du Canada, de Colombie, du Chili et du Kenya, ont réussi à convaincre les membres les plus réticents, dont l’Arabie saoudite et le Koweït, de rejoindre leur cause. Malgré des désaccords initiaux sur le texte proposé par le président de la COP28, Sultan Al Jaber, ces pays sont finalement parvenus à un compromis en remplaçant le mot « sortie » par « transition ».
- Au cours des négociations, plusieurs pays se sont opposés à l’idée de choisir entre l’élimination ou la simple réduction des combustibles fossiles.
- La proposition finale du texte encourage les nations à s’engager dans une transition énergétique en ligne avec les recommandations scientifiques visant à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.
Le soutien crucial des États-Unis et de la Chine
Les deux plus grands émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre ont également joué un rôle déterminant dans l’adoption de cet accord. Sans le soutien de la Chine et des États-Unis, aucun consensus n’aurait été possible. Bien que premier producteur mondial de pétrole, les États-Unis ont préféré ne pas heurter l’équilibre délicat avec Pékin et ont laissé les pays ambitieux plaider en faveur d’un retrait progressif des combustibles fossiles.
Des rencontres décisives en marge de la conférence
En parallèle des négociations officielles, de nombreuses réunions informelles entre les représentants des pays « ambitieux » et des îles ont permis à ces derniers de trouver un terrain d’entente sur la question des combustibles fossiles. Ces discussions ont largement contribué à façonner l’accord final.
Le rôle de la présidence émiratie
La nomination de Sultan Al Jaber, PDG d’Adnoc (Abu Dhabi National Oil Company), en tant que président de la COP28 avait suscité des réactions mitigées parmi les observateurs. Toutefois, les Émirats arabes unis ont su faire preuve d’une excellente diplomatie lors de la conférence, s’intéressant véritablement aux préoccupations de chaque pays et favorisant un débat ouvert et constructif. Le groupe G77+Chine, qui rassemble 134 pays en développement, a tenu à souligner l’importance de l’inclusion de tous les pays membres dans le processus décisionnel.
Une victoire inattendue pour la lutte contre le changement climatique
L’accord signé lors de la COP28 marque une avancée majeure dans la prise de conscience mondiale de l’urgence de la situation climatique. Les nations du monde entier ont réussi à trouver un compromis ambitieux mais réaliste, prouvant leur volonté commune d’affronter ce défi planétaire. Même s’il reste encore beaucoup de travail à accomplir pour mettre en œuvre une véritable transition énergétique, la COP28 a réussi à briser le tabou des combustibles fossiles et à engager la communauté internationale sur la voie d’un avenir plus durable.